Dans une tribune intitulée « Le Rubicon est franchi » le journaliste dénonce le mutisme des défenseurs des droits de la femme, face à ce qu’il qualifie de violence démesurée vis-à-vis d’une autre femme.
La société féministe dans laquelle nous a plongés le XXème siècle est toujours prompte à dégainer pour dénoncer « les violences faites aux femmes ». Ainsi né des mouvements de « défense des droits des femmes » qui mobilisent à longueur de séminaires et de tribunes pour informer et surtout condamner toute discrimination ou atteinte portée à la dignité du genre féminin.
Sauf que le combat, très souvent, nous semble de courte vue, les hommes développant, le plus souvent sans êtes entendus, des thèses qui démontrent qu’ils sont eux-aussi, victimes des assauts indignes de leur sixième côte. Le combat féministe n’aurait-il donc pour cible principale que l’homme, acteur principal dans les rôles de prédateur, sexiste, mysogine, autoritaire ? Alors que la violence devrait être condamnée d’où qu’elle émane, on note malheureusement une certaine gêne, voire une complicité sournoise lorsqu’une femme est victime des violences provenant d’une autre femme.
Je voudrais à ce sujet convoquer deux cas que nous livre l’actualité dans notre pays : l’affaire Bopda et l’affaire Emvoutou. Autant les « défenseurs » des droits des femmes ont exprimé leur répugnance de la barbarie du pestiféré Bopda, élevé au rang de « serial predator » autant la caste est muette face au torrent d’injures déversés par une dénommée Marlène Emvoutou sur Chantal Biya, par-dessus tout Première Dame du Cameroun.
La nature des mots et des propos, leur sélection expresse, leur vocalisation, entrainent fatalement une dégradation de l’image de notre Première Dame et partant de notre image à tous et de celle de la R2publique.
Un tel acte de violence démesurée, vis-à-vis d’une femme, eut connu une réprobation nationale et une condamnation sans recours, s’il avait été commis par un homme X sur une femme lambda. Nul n’est besoin de dire que la société, toute entière aurait été vent debout contre son ignominieuse auteure.
Mais que voulez-vous ? Ne sommes-nous pas au Cameron, le pays de l’insolence, de l’irrévérence, de l’apostasie ? Un pays où n’importe qui peut dire n’importe quoi et n’importe quand ? Une république où l’immoralité et l’indécence sont conférées par l’anonymat des réseaux sociaux ? Ici on insulte à bouche que veux-tu ?
On vitupère contre plus grand que soi. On maudit l’innocence. On vilipende le méritant. On pisse sur tout, qu’importent le grade et la fonction. On assassine quotidiennement par l’usage abusif du poison des mots et des paroles. Sans coup férir. Parce que ici aussi l’impunité s’est installée et règne en maître absolu.
Qu’on se le dise : Marlène Emvoutou a franchi le Rubicon en s’attaquant violemment et sans raison à une institution : la Première dame. Madame Chantal Biya est attachée à mener des combats d’une noblesse irréfutable. Vouloir la traîner dans la gadoue de nos basses vies tissées de déshonneur et de honte est d’une indignité innommable qui mérite que tous ensemble nous condamnions, que l’on soit féministe ou pas… car baisser l’armure de la condamnation face à de tels assauts injustifiables, c’est entrouvrir la porte à toutes les imprévisibilités.
Source : Cameroon Tribune du jeudi 08 février 2024
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