C’était à l’occasion de la réunion annuelle d’orientation présidée hier mardi 23 janvier 2024 à Yaoundé, par Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa).
Sur les raisons de la présence de la BC-PME uniquement dans les villes de Yaoundé et Douala
A l’ouverture de la Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises (BC-PME), il avait était décidé que ce seront les villes de Yaoundé et Douala qui allaient abriter en premier cet infrastructure, compte tenu du fait que plus de 70% des Petites et moyennes entreprises sont localisées dans ces régions. C’est ce qui a guidé l’implantation des deux unités dans ces villes.
Sur les clients de la BC-PME
A ce jour, la BC-PME a un portefeuille de 8 000 clients, qui sont plus ou moins actifs, selon le secteur d’activité de chacun. Dans le cadre intégré d’import-substitution, la BC-PME s’est inscrite dans ce créneau sous les trois triptyques qui ont été développés à savoir : produire, transformer et certifier. Nous avons financé la production et la transformation dans un passé récent mais cette demande doit être amplifiée en 2024 parce que la BC-PME s’est fixée des priorités sur certaine spéculations à savoir : les farines locales en partenariat avec le Minepat.
Dans le cadre de l’import-substitution, la filière riz donnera lieu à une visite des bassins de production au premier trimestre 2024 et deux bassins principaux ont été ciblés : celui de la Bénoué et celui du Logone. Il y aura des rencontres avec des acteurs de la filière, dans le cadre de Promote (le Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé Ndlr) 2024 pour préparer cette descente sur le terrain.
La BC-PME a également une filière aviculture. Vous comprenez donc l’interaction qui existe entre les farines locales qui contiennent du maïs et la filière aviculture. Dans le secteur de l’aviculture, l’intervention de la BC-PME va les structurer autour des grands bassins de production qui sont Yaoundé et le Littoral. Ce n’est donc pas étonnant que nos interventions qui ont d’ailleurs commencé entre 2022 et 2023 dans cette filière, se soient encore localisées autour de ces deux secteurs.
La BC-PME est également dans la filière oignon mais pour cette filière, c’était une question d’opportunité parce qu’il y a des unités de transformation d’oignon qui se mettent en place dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, dont une grosse unité dans la ville de Garoua qui va produire la poudre d’oignon et au bout, on a un acteur qui est Nestlé et la BC-PME entre en action afin de structurer la filière et organiser ainsi l’agriculture dite contractuelle.
Cette fois-ci, nous ne sommes ni dans une filière ou une chaîne de valeur, dans l’équipement des PME au secteur de la transformation. Je suis convaincu comme beaucoup d’entre nous que la transformation industrielle de nos produits sera l’œuvre des PME. Des débats ont déjà été ouverts pour savoir s’il faudra importer les équipements, les fabriquer localement ou alors les contractualiser ?
Pour ma part, et je pense que beaucoup ici partagent cette idée. Nous avons l’expérience des équipements importés et je n’en connais pas qui ont survécus, surtout dans les trois régions septentrionales. C’est un problème d’adaptation des équipements à leur environnement et il y a lieu de privilégier les productions locales.
Aujourd’hui on a des unités industrielles de fabrication de ces équipements qui sont robustes adaptées et d’une maintenance relativement aisée. Je fais appel aux délégués départementaux et régionaux sur la démarche. Si chaque producteur veut son équipement, on ne peut pas s’en sortir parce qu’un équipement industriel est fait pour un certain nombre de productions en tonnage et en heures de production etc…
Par conséquent, il faudra sensibiliser les producteurs sur le terrain, pour qu’ils se mettent ensemble autour d’un équipement qui a les capacités de servir plusieurs producteurs, cela réduit les coûts d’acquisition.
Nous souhaitons organiser des conférences des filières le moment venu sur des spéculations que nous aurons retenues en mobilisant les producteurs afin que nous puissions échanger avec eux, structurer les filières et pouvoir mettre les financements de manière sécurisée. Cela suppose une organisation de type coopérative des producteurs.
Sur le rôle des CTD
Le rôle des CTD (Collectivités territoriales décentralisées Ndlr) est méconnu dans le financement. Il existe pourtant dans la législation sur les Collectivités territoriales décentralisées, c’est ce qu’on appelle la garantie communale de financement, qui n’est pas très utilisée par nos communes. Nos communes, notamment les communes rurales, sont propriétaires d’une énorme riche qui est le foncier.
Autant en ville on prend la sécurité financière sur le foncier, autant cela peut se faire dans les zones rurales parce que le foncier rural est producteur de richesses. C’est un appel pour que nos communes puissent offrir les garanties qui manquent souvent à nos PME surtout dans le secteur agro, des garanties à offrir soit aux banques soit aux microfinances soit aux coopératives financières.
Synthèse de Anne Solange Ngono
+ There are no comments
Add yours