Le récit du sous-lieutenant Ngambi, ancien chef d’unité de gendarmerie de la Poste centrale a meublé l’audience de lundi au Tribunal militaire de Yaoundé.

« En fin décembre 2022, le lieutenant-colonel Justin Danwe est venu me voir à mon bureau. Le directeur des opérations de la Direction générale de la recherche extérieure m’a demandé de constituer une équipe pour administrer une bonne correction à Martinez Zogo, parce qu’il parlait mal de son chef ».

Dans la salle d’audience du Tribunal militaire de Yaoundé lundi 22 septembre 2025 autour de 12 heures, personne ne veut manquer le récit du sous-lieutenant Legrand Ngambi. Il est responsable de l’unité de gendarmerie de la Poste centrale à l’époque des faits. Le président du tribunal, les accusés, les avocats et surtout des curieux venus en grand nombre suivent attentivement son échange avec le commissaire du gouvernement qui l’a appelé à témoins.

« Je lui avait demandé d’apporter une plainte afin que je puisse convoquer le mis en cause. Il avait dit que ce n’était pas nécessaire » ajoutera le témoin. Malgré les multiples relances du lieutenant-colonel Justin Danwe via WhatsApp et bien qu’ayant reçu  la somme de 25 000 FCFA du concerné pour l’arrosage de ses galons, le sous-lieutenant affirme n’avoir pas donné suite à ses sollicitations.

« Le 17 janvier il m’a envoyé un message disant que la police avait pris en charge le dossier et que je devais supprimer nos messages. Le 19 janvier, je découvre dans notre forum que Martinez Zogo a été enlevé la veille » affirme-t-il. Il dit avoir aussitôt tenu son ancien supérieur hiérarchique au parfum de l’affaire. C’est ce qui avait donnée lieu à l’interpellation des premiers suspects.

Le sous-lieutenant Gambi sera ensuite cuisiné par toutes les parties au procès pendant plus de cinq heures. « Qui est son chef ? » lancera un avocat. Réponse du témoin : « je ne sais pas de qui il parlait ». Un autre ajoutera : « Vous avait-il promis de l’argent en rapport avec cette correction ? ». « Non » répond -il. Un autre conseil insiste : « Avait-il prononcé le nom du Directeur général de la DGRE (Direction générale de la recherche extérieure), monsieur Eko Eko ? ». Réponse du témoin : « Non. Il a seulement dit son chef ».

Autre question : « Avez-vous eu des doutes au sujet de cette mission confiée par Justin Damwe ? ». Réponse : « Quand il m’a demandé de supprimer nos messages, je me suis dit que c’était une affaire illégale », affirmera le témoin. Et lorsque les accusés entrent en scène, l’interrogatoire reprend une autre tournure. Premier sur la liste, l’ancien patron de la DGRE.

« Quand il est venu vous voir, vous avait-il dit que c’est le Directeur général de la DGRE qui l’avait envoyé » ? « Négatif. Je ne vous connais même pas », dira le témoin. Léopold Maxim Eko Eko revient à la charge. « Avez-vous déjà reçu des demandes officielles de la DGRE pour que votre unité intervienne dans le dossier ? ». Réponse du témoin : « Négatif ».

Le Dg insiste : « Vous a-t-il dit qu’il a reçu mandat de ce chef ? ». « Négatif » affirme le sous-lieutenant. Il sera ainsi interrogé pendant de longues minutes par Maxime Eko Eko. Après lui, l’accusé Bruno Bidjang prend la parole. « Quand il est venu vous voir, vous a-t-il parlé de Bruno Bidjang » ? « Négatif. Je ne vous connais même pas. Je vous vois souvent seulement à la télé », répond-il. Cette audience marathon bouclée lundi autour de 21h45, s’est poursuivie hier au Tribunal militaire de Yaoundé.

Source : journal Cameroon Tribune du mercredi 24 septembre 2025.

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La Rédaction

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