Le président confédéral entente et co-porte-parole du Mouvement travailliste du Cameroun (CALAMO) donne la position des confédérations syndicales des travailleurs du Cameroun sur la baisse des salaires que va induire le texte promulgué par le président de la République Paul Biya.
Le Mouvement travailliste du Cameroun (CALAMO) a pris connaissance de la loi de finances 2024 et vous en tant que président confédéral entente et co-porte-parole de CALAMO faites partie des signataires d’un document publié le 20 décembre 2023, dans lequel le Mouvement donne officiellement sa position sur la dévaluation des salaires au Cameroun. Que reprochez-vous exactement à cette loi de finances 2024 ?
Tout est contenu dans le document que nous avons envoyé au président de la République. Concrètement sur la forme, cette loi qui inclut des dispositions qui concernent le monde du travail, n’a pas été discutée dans le cade de la commission consultative nationale du travail comme c’est prévu par la loi. C’est pour cette raison que nous parlons de non exclusivité et de non consultation des travailleurs.
En la forme, toutes les dispositions qui concernent la fiscalité des travailleurs dans cette loi sont en conflit avec les lois existantes. De plus, il s’agit d’une imposition qui ne prend pas en compte l’inflation ainsi que les réelles ressources des travailleurs. Ce qui fait qu’à la fin, les impositions nouvelles qui sont contenues dans cette loi vont plutôt aller en diminuant non seulement le pouvoir d’achat des travailleurs mais aussi la valeur de leurs salaires.
Raison pour laquelle le Mouvement travailliste du Cameroun qui contient en même temps des partis politiques en premier lieu le SDF (Social Democratic Front Ndlr) et ses alliés les confédérations syndicales des travailleurs du Cameroun demande la prise des mesures d’équité sociale constatant une augmentation des salaires de tous les Camerounais professionnellement aux conséquences induites par les nouvelles charges contenues dans la loi de finances 2024.
Il s’agit de demander effectivement que le gouvernement fasse tout pour que les salaires reviennent au niveau de 1993 avec leur valorisation pour tenir compte du coût de la vie. Nous demandons aussi la revalorisation des pensions retraites de tous les travailleurs en général c’est-à-dire ceux du privé et ceux de la Fonction publique et l’harmonisation de ceux qui perçoivent leur indemnité à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale Ndlr).
L’harmonisation du calcul de cette indemnité va d’éviter la discrimination actuelle qui existe dans le plafond des rémunérations. Il s’agit aussi de réfléchir très rapidement à l’indexation désormais automatique des salaires et des pensions à la croissance en vue de favoriser la redistribution équitable aux travailleurs des fruits de leur travail.
Il s’agit d’un appel pressant à la révision urgente du code de travail camerounais afin qu’il s’arrime à la nouvelle donne et les salaires des travailleurs doivent être automatiquement à la croissance en faisant du Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti Ndlr) non seulement le Smig mais le Salaire interprofessionnel de croissance. Je pense que ces mesures-là pourraient apaiser les douleurs des travailleurs en particulier et des populations en général.

Je suis Jean Daniel Obama, journaliste issu de la 16ème promotion de l’Institut Siantou Supérieur à Yaoundé. Passionné des questions agropastorales, j’ai décidé de me lancer et me spécialiser dans ce domaine où j’espère apporter l’information utile non seulement aux décideurs mais également aux entrepreneurs.
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