Dans son exposé des difficultés liées à ce secteur d’activités au Cameroun, le ministre en charge de l’Education de base (Minedub) indique que le gap structurel indique un besoin de 2 000 personnes l’année prochaine, alors que les départs à la retraite vont produire 2 800 places à pourvoir chaque année.
Déficit d’enseignants
Le défit d’enseignants date des années 90. Lors de la grande crise économique, les mesures imposées par les bailleurs de fonds ont conduit à l’arrêt des recrutements dans les écoles primaires. Ceci pendant près de 15 ans. Un déficit circonstanciel a été créé et la crise perdurant, l’ajustement structurel avec, a créé un gap que nous n’avons plus jamais rattrapé. Ceci parce que de nouvelles écoles ouvrent chaque année et des enseignants vont à la retraite. Nou avons fonctionné avec ce déficit par truchement des classes surchargées. Mais dès qu’on a fini de surcharger les classes là où les écoles existent, il faut bien les créer là où elles n’existent pas.
Ecoles de formation des instituteurs
La première mesure prise par le chef de l’Etat au sortir de la crise a été la réouverture des écoles de formation des instituteurs. La deuxième a été la création des écoles privées d’instituteurs pour former plus de maîtres. C’est ainsi que ces écoles ont inondé le marché.
Mais au sortir de cette grande crise, nous n’avions pas encore la capacité de recruter tous ces enseignants. Les partenaires nous ont aidé et continuent à le faire mais la démographie a continué à grimper. On a donc un déficit qui est structurel et surtout exponentiel. Il grimpe chaque année. Les villes paient le prix parce que des familles quittent les villages presque chaque jour. L’arrière-pays reste avec ceux qui ne peuvent pas se déplacer et il faut renvoyer des enseignants là-bas.
Le casse-tête des affectations
Et quand on les affecte dans les localités de leur choix, une fois sur place, le lieu n’est plus commode et ils font tout pour être affectés ailleurs. On a souvent beaucoup résisté mais quand on fait le bilan en fin d’année, on se rend compte que des centaines sont à nouveau dans les villes.
D’autre part, plus de 60% des enseignants sont des femmes. Dès qu’elles ont pris fonction, nous commençons à recevoir des requêtes avec des raisons sensibles. Le chef de l’Etat nous demande de veiller sur l’unité des familles, nous acceptons qu’elles reviennent retrouver leur époux en ville. C’est un problème parce que la volatilité des effectifs nous dérange.
Le gap structurel
Nous recrutons déjà avec un gap, on essaie d’assainir et d’autres vont à la retraite, donc nous avons deux gaps. Le gap structurel qu’on constate et le gap lié à la dynamique de la carrière. Ainsi, si le gap structurel indique un besoin de 2 000 personnes l’année prochaine, les départs à la retraite vont produire 2 800 places à pourvoir chaque année. Ce qui veut dire que chaque année on a besoin de 2 800 enseignants.
Synthèse de la rédaction
Source : journal Cameroon Tribune du lundi 09 septembre 2024

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