Plusieurs partis s’accordent sur le fait qu’ils doivent aller à la prochaine élection présidentielle en rangs serrés. Mais à l’expérience, c’est plus facile à dire…
Joshua Osih, président national SDF
« Il ne faut pas une coalition qui divise »
Nous sommes convaincus aujourd’hui que l’urgence du Cameroun n’est pas simplement de créer un groupe qui porte un candidat pour aller gagner une élection. Avant d’entrer dans ce cycle électoral, il faudra mettre tous nos efforts pour une transition politique qui rassemble. Il ne faut pas je dirais, une coalition qui divise. Nous devons travailler en tant qu’acteurs politiques dans ce pays pour mettre ensemble des éléments qui peuvent être acceptés par le plus grand nombre pour arriver vers les résultats qui peuvent nous donner un Cameroun nouveau demain.
Entant que parti politique responsable, nous ne sommes pas dans la surenchère électorale aujourd’hui. Nous sommes plutôt en train de construire une sorte de convergence, la plus large possible. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas intéressés par les élections. Nous nous préparons. Il faut qu’on s’accorde pour pouvoir présenter un projet rassembleur. Si vous êtes sérieux, vous devez travailler sur ce qui rassemble.
Jean Michel Nintcheu, député coordonnateur de l’Alliance politique pour le changement au Cameroun
« Nous avons déjà évacué la question du candidat »
Notre mouvement a été mis en place pour soutenir la construction d’une dynamique autour de la candidature du Pr. Maurice Kamto à la prochaine élection présidentielle. C’est notre raison d’être. Il n’y a aucun débat là-dessus. Donc les acteurs politiques, de la société civile et les groupes sociaux divers qui sont favorables à cette idée sont invités à joindre l’APC pour construire cette dynamique. Je souhaite que les principaux partis d’opposition suivent le mouvement. Nous sommes ouverts à tous les acteurs politiques et de la société civile, ainsi qu’à tous les Camerounais favorables à la candidature du Pr. Maurice Kamto. Nous avons déjà évacué la question du choix du candidat unique. Celui qu’on a choisi est le porte flambeau de l’APC. Et tous ceux qui nous rejoignent doivent au préalable avoir intégré cette réalité.
Olivier Bile, promoteur de l’Alliance pour une transition politique au Cameroun
« Nous ne sommes pas dans une logique messianique »
Nous ne sommes pas dans une opération messianique centrée sur l’exaltation d’un individu. Nous ne sommes pas non plus dans une logique monarchiste ou hégémonique. Nous sommes plutôt dans une logique qui est celle de promouvoir la mise en œuvre d’un cadre structurelle permettant d’abord, par une transition politique, que le pays puisse faire une parenthèse de deux à trois ans, avec un gouvernement de transition et d’union nationale pour mener diverses réformes et organiser à terme de nouvelles élections générales, dont la présidentielle.
C’est le plan A. si celui-ci ne reçoit pas l’agrément nécessaire des autorités en place, il y a un plan B qui met en branle les acteurs politiques majeurs. Avec pour objectif de mettre en place un mécanisme de désignation d’un candidat unique qui va porter notre programme de transition et le mettre en œuvre en tant que chef de l’Etat de la transition. C’est donc une personnalité qui émanerait de l’opposition ou de la société civile.
Pr Aristide Menguele, politologue, université de Douala
« Ces manœuvres revitalisent le jeu politique »
Les enjeux sont grands et les rationalités plus contradictoires que complémentaires. Pour les uns, il s’agit de se révéler, pour d’autres, il est question de consolider une certaine popularité. Aux conflits de génération qui traversent l’opposition camerounaise s’ajoutent des problèmes d’égos, d’interminables intrigues, les effets pervers du communautarisme et des complexes de tous ordres, sans minorer la part des calculs autour des rentes tant symboliques que matérielles de la candidature à la présidentielle.
Sous ce rapport, il devient difficile de s’accorder sur le profil du candidat unique idéal. Comme les précédentes expériences (1992, 1997, 2004, 2011 et 2018), il faut craindre que l’enjeu de la désignation d’un candidat unique de l’opposition pour la présidentielle ravive les dynamiques centrifuges qui démobilisent l’opposition camerounaise depuis des décennies de lutte pour la quête du pouvoir.
Tout compte fait, sous fond de bipolarité MRC versus PCRN, les forces en présence sont moins compatibles et les entourages respectifs des différents leaders des formations politiques impliquées s’illustrent plus par un culte de la personnalité qui amène à considérer la désignation d’un candidat unique de l’opposition comme une véritable gageure.
Source : Cameroon Tribune du 06 mars 2024
Afrik-Green-Eco est une plateforme d’informations agropastorales avec pour objectif d’informer et d’orienter efficacement des acteurs des filières agricoles et élevages dans leurs choix d’investissements.
+ There are no comments
Add yours