Un témoin de la scène et les éléments du poste de gendarmerie de Nkol-Nkondi, théâtre de l’enlèvement, ont comparu au Tribunal militaire de Yaoundé mardi dernier.
C’est peu avant 22h, le 17 janvier 2023 que Martinez Zogo a été pris par ses ravisseurs. Ce mardi 23 septembre 2025 au Tribunal militaire de Yaoundé, Sandra Mekurte, serveuse dans une vente à emporter, raconte ce qu’elle a vu cette nuit-là.
« J’étais en train de vendre au bar lorsqu’une petite voiture (Yaris) a heurté le portail de la gendarmerie de Nkol-Nkondi, dans l’arrondissement de Yaoundé V. un homme est sorti. En voulant entrer, la voiture a fait marche arrière et elle l’a projeté sur la route. Une autre voiture, Prado noire, a garé et quatre homes sont sortis. Ils l’ont arrêté. Il a crié au secours…sauvez moi…ils veulent me m’assassiner. Ils ont mis quelque chose sur son cou qui l’a frappé comme le courant et il est devenu faible. Ils l’ont mis dans la voiture et sont partis avec lui » conclut la jeune fille.
Après elle, les gendarmes en poste au moment des faits ont également témoigné. Ils sont trois : le chef de poste et les deux éléments de permanence. Le maréchal des logis-chef James Minlo est le premier gendarme arrivé sur la scène de l’enlèvement de Martinez Zogo. Interrogé par le commissaire du gouvernement, il raconte :
« Vers 21h45, nous avons suivi un très grand bruit au portail. Comme une explosion. Après avoir marqué un temps d’observation, j’ai progressé en bonds vers le portail. J’ai trouvé une Yaris jaune argentée garée, clé sur le contact, le moteur tournait et le pare-brise arrière était cassé. La portière côté chauffeur était ouverte. I l y avait deux téléphones et une petite radio. Pas de dossier du véhicule », révèle-t-il.
C’est au cours d’une fouille approfondie le lendemain autour de 6h que le témoin affirme avoir découvert des documents portant le nom de la victime. Selon le maréchal des logis-chef, la veille, l’équipe ne savait pas à qui appartenait la voiture. Les recherches engagées par la patrouille juste après l’enlèvement ayant également été infructueuses.
Alors question d’un conseil : « N’avez-vous pas entendu des appels à l’aide ? » « Nous n’avons rien suivi. Le bruit était très grand » dira-t-il. « N’y avait-il pas de caméra à l’extérieur de votre bâtiment ? » ajoute un autre avocat. « Oui mais ça ne fonctionne plus » répond-il. Quelle marque de voiture a servi à l’enlèvement de Martinez Zogo ? » insiste un autre avocat.
« Nous avons interrogé plusieurs personnes. Tous ont dit qu’il s’agissait d’une Prado noire » martèle le témoin.
« Sur les documents retrouvés, est-ce qu’un seul portait le nom de monsieur Eko Eko ou de la Direction générale de la Recherche extérieur ? », demande à nouveau n un avocat. Réponse du témoin : « Négatif. » De 10h40 à20h35 mardi au Tribunal militaire de Yaoundé, le face-à-face entre les témoins et les parties au procès a été très serré. Chacun étant engagé à tirer profit de l’exercice.
A date, neuf témoins sur les 45 appelés par le commissaire du gouvernement ont déjà dit ce qu’ils savent de dette affaire. Ces deux jours d’audience auront aussi été marqués par l’introduction des demandes de mise en liberté de plusieurs accusés. C’est Me Charles Tchoungang à la tête du collectif des avocats de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga qui a ouvert le bal.
Les autres ont suivi en cascade. Toutes ces demandes ont été jugées non fondées par le président du Tribunal militaire à l’entame de l’audience de mardi. Rendez-vous a été pris pour les 13 et 14 octobre prochains, pour la suite des débats.
Source : Cameroon Tribune du jeudi 25 septembre 2025
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