Le gouvernement compte également installer et rendre fonctionnelle une unité de transformation pour la production des chips et farines dans les localités de Nkoteng, Mvangan, Banguem, Dimako et Afanloum.
La filière banane-plantain pourrait mieux se porter au Cameroun si toutes les conditions étaient réunies. Cette filière emblématique, bien que prometteuse, dans le cadre de la politique d’import-substitution, n’est pas exempte de défis.
La filière est toujours en proie à l’insuffisance en quantité et en qualité du matériel végétal. Outre les difficultés d’accès aux équipements d’irrigation, les producteurs ont du mal à avoir accès aux marchés, en raison du mauvais état des routes qui desservent les différents bassins agricoles.
Les producteurs locaux n’ont pas encore suffisamment maitrisé les techniques de gestion des maladies et des ravageurs, notamment les charançons, les nématodes, la Banana Bunchy Top Disease (BBTD) et autres maladies virales.
A ces difficultés s’ajoutent l’insuffisance des infrastructures post-récolte et de transformation et les pressions foncières croissantes et les changements climatiques affectant ainsi les rendements et les difficultés d’accès au financement.
Toutes ces difficultés ont été évoquées hier mercredi 13 juillet 2025 à Yaoundé par Gabriel Mbaïrobe, ministre en charge de l’Agriculture et du développement rural (Minader). C’était à l’occasion de la conférence de presse relative à l’organisation de la quatrième édition de la fête internationale de la banane-plantain prévue à Yaoundé du 19 au 20 septembre 2025.
Grâce au soutien du secteur privé et des partenaires techniques et financiers, le Cameroun entend y apporter des solutions durables à travers notamment, l’acquisition et la distribution de 248 571 plants PIF aux producteurs. Le gouvernement compte également installer et rendre fonctionnelle une unité de transformation de la banane plantain pour la production des chips et farines dans les localités de Nkoteng, Mvangan, Banguem, Dimako et Afanloum.
Le Minader a également évoqué la vulgarisation des vitro plants aux producteurs, pour avoir une meilleure qualité de matériel végétal et anticiper sur certaines maladies. Il sera question de faciliter l’accès aux intrants, aux équipements d’irrigation et de transformation et d’intensifier la diffusion de la mallette pédagogique destinée à la formation à partir des vidéos, sur la production intensive de la banane plantain sans pesticides.
Le gouvernement entend également mettre en œuvre le plan de riposte du Minader contre la Banana Bunchy Top Disease (BBTD) dans la Vallée du Ntem, au Sud du Cameroun et mobiliser les experts pour accompagner l’incubation des acteurs de la filière banane plantain désireux d’approvisionner le marché de l’export.
Contribution à l’économie nationale
La banane-plantain est cultivée dans 7/10 régions du Cameroun et participe à hauteur de 16% aux revenus des producteurs en milieu paysan et à 4,5% au Produit intérieur brut (PIB) du pays. La banane-plantain est la quatrième denrée de base après le maïs, le riz et le manioc et mobilise plus de 700 000 acteurs dont plus de 92% sont des petits producteurs.
Les rendements moyens en milieu paysan varient encore entre 4 à 7 tonnes par hectare alors qu’ils peuvent atteindre au moins 15 à 20 tonnes par hectare en mettant en œuvre les itinéraires techniques appropriés. Les pertes post-récoltes sont globalement de l’ordre de 35 à 40% de la production.
Gabriel Mbaïrobe n’a pas manqué de préciser que la banane plantain comporte plusieurs sous-produits tels que le vin, l’alcool, les feuilles pour les toitures et les emballages de certains mets, le tronc pour la fabrication des objets d’art, pâtes à papier et fibres pour tissus. D’ailleurs, plusieurs chefs traditionnels de notre pays portent des habits faits à base de tissus de banane plantain.
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