
Voici les propositions du le Directeur exécutif du Conseil international du cacao (ICCO) au gouvernement du Cameroun, pour adapter la production cacaoyère aux changements climatiques. L’ICCO prévoit également des rémunérations pour les services environnementaux fait par les paysans comme l’augmentation des pistes agricoles ou le reboisement des vergers.
Le Cameroun a récemment abrité la 111ème session du Conseil international du cacao (ICCO) et la 10ème édition de la Cocoa and coffee Festival. Ces évènements ont abouti à plusieurs résolutions pour un essor véritable de la filière.
Parmi ces résolutions, l’on a annoncé la création au Cameroun d’une bourse du cacao pour la phase pilote qui vise à démontrer la faisabilité d’une bourse d’échange physique de cacao qui va permettre une rencontre directe entre producteurs et acheteurs.

Michel Arrion « Il faut travailler à la notion d’augmentation des prix en volume »
Michel Arrion est le Directeur exécutif du Conseil international du cacao
Cameroon Tribune : Que retenir au terme des différentes réunions techniques qui ont meublé les travaux de la 111ème session de l’ICCO ?
Michel Arrion : Durant les réunions techniques, nous avons continué à discuter des questions de prix et de l’offre, notamment en revoyant les méthodologies sur les prévisions de production, d’exportation et de prix du cacao car on ne peut pas avoir du cacao environnementalement bon et socialement juste, sans bien payer les paysans. Nous avons décidé de créer un groupe d’experts qui va donc travailler sur ces questions, mais par ailleurs, nous avons résolu de combiner ces efforts en dynamisant un groupe de travail que nous avons sur la gestion du marché.
Que faire pour permettre aux pays producteurs d’obtenir un meilleur pourcentage des revenus de la production comme ils le revendiquent aujourd’hui ?
Cette initiative set bien possible mais la question qui se pose n’est pas d’avoir une plus grosse part de gâteau, la préoccupation réelle est d’avoir un plus gros gâteau pour un partage plus facile. Il faut travailler sur la part relative aux paysans, c’est sûr que 7% sur la valeur totale ne représentent pas grand-chose mais c’est plus important si c’est 7% sur 100 milliards au lieu de 7% sur 50 milliards. Il faut travailler à la notion d’augmentation des prix en volume. Quelle est la valeur des 350 000 tonnes de cacao produite par le Cameroun. Il y a trois ans c’était 3 000 dollars la tonnes mais si on passe à 9 000 dollars, ça va ^être trois fois plus.
Quelle stratégie pour l’élaboration d’un mécanisme de fixation de prix qui tienne compte des défis actuels tels que la volatilité des cours mondiaux ?
Nous avons mené une étude qui se faisait sur quatre pays à savoir : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Cameroun pour la mise en œuvre de la bourse africaine du cacao et le Cameroun a été retenu pour abriter l’opération pilote visant à démontrer la faisabilité d’une bourse d’échanges physique de cacao à travers laquelle les producteurs et les acheteurs pourront se rencontrer. Cela va nous permettre de tirer les leçons pour d’autres pays.
Comment garantir la durabilité de la production dans un contexte marqué par le phénomène grandissant des changements climatiques ?
C’est une question que nous envisageons d’abord dans le cadre de nos modèles macro-économiques de prévision, car il est clair qu’avec le changement climatique ou les perturbations climatiques, nous ne pouvons plus appliquer les calendriers agricoles.
Ce qu’il faut faire en matière d’extension, donc de service de conseil rural donné aux producteurs, c’est développer d’autres techniques et d’autres calendriers qui permettent de s’adapter aux changements climatiques car si on ne peut pas lutter contre ce phénomène, on peut mitiger ses effets. Nous avons aussi pensé à rémunérer les services environnementaux faits par les paysans comme l’aménagement des pistes agricoles ou le reboisement des vergers.

Afrik-Green-Eco est une plateforme d’informations agropastorales avec pour objectif d’informer et d’orienter efficacement des acteurs des filières agricoles et élevages dans leurs choix d’investissements.
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