Réactions du ministre Célestine Ketcha Courtes ministre en charge de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) et Dieudonné Essomba Atemengue, président général de l’association CADEL UNIS.
Quelques solutions issues de ces Assises
Dans l’immédiat, demande faite aux maires d’organiser dans un délai d’une semaine des opérations spéciales d’assainissement des quartiers, en mobilisant les Comités de quartiers et les associations au premier rang desquelles celles présentes aux Etats Généraux
A court et à moyen termes
Sur le financement :
– Création d’un compte il spécial d’affection pour assurer le transfert effectif des ressources (droits d’accises, autres subventions) aux Communes et Communautés urbaines
– Réforme globale du dispositif de financement pour mieux cibler les sources de production des déchets ménagers et assimilés : un Groupe de travail (MINFI, MINHDU, MINDDEVEL, MINEPAT, MINMAP, CAA, FEICOM, Représentants des Maires) devra faire des propositions au Gouvernement dans un délai de trois mois.
– Mise à contribution des guichets de financement Climat, dont celui du FEICOM pour appuyer les Communes.
– Augmentation de la part des Communes et des Communautés urbaines dans les opérations de pré-collecte et collecte, dans leur budget.
– Concernant la contractualisation, préparation par les Communautés urbaines des contrats de collecte des ordures en année n-1, et le cas échéant, recours aux Accords- Cadre prévus par l’article 65 du Code des marchés publics.
Sur les infrastructures
– Démarrage cette année de la construction des plateformes de regroupement des déchets dans les villes de Douala et Yaoundé
– Élimination à terme des bacs à ordures le long des axes
– Face au déficit en infrastructures qui a une incidence sur le coût d’enlèvement, Mise en œuvre, avec l’appui des bailleurs, d’un Programme de construction des infrastructures telles que les Centres de transfert et les Centres de traitement
– Intégration d’un volet déchets solides dans les programmes d’assainissement urbain
– Identification et sécurisation des réserves foncières pour les sites de construction des infrastructures de gestion des déchets
Sur l’économie circulaire
– Transformation de la Feuille de route en cours d’élaboration en un Document de politique nationale sur les ressources en déchets au Cameroun
– Appui de l’Etat sur le budget 2026 aux initiatives présentées lors de l’exposition sur l’économie circulaire
– Ouverture des filières de formation en économie circulaire dans les universités et grandes écoles (Masters, BTS) et lycées techniques.
– Incitation des Communes au tri sélectif dans les ménages
– Incitation à la création des unités (boutiques) de récupération de certains déchets dont le plastique, en vue d’alimenter la filière de recyclage qui se met place.
– Augmentation de l’utilisation des matériaux issus du recyclage dans les projets urbains.
Sur la gouvernance
– Plusieurs mesures de révision des textes encadrant le secteur, parmi lesquelles :
– la révision des articles 157 et 241 du code de la décentralisation en vue de l’attribution aux Communes d’arrondissement des compétences en matière de collecte, de tri et de valorisation
– le renforcement des sanctions en matière d’hygiène et de salubrité dans le code pénal, en portant les contraventions de moins de 5000 à 25 000
Sur l’organisation de la pré-collecte et participation citoyenne
– l’organisation (découpage) des communes d’arrondissement en zones de pré-collecte confiées chacune à une association de pré-collecte,
– Professionnalisation de la filière de pré-collecte à travers d’une part, les agréments et conventions signés avec les Communes pour encadrer les opérations de pré-collecte, notamment le déversement des ordures, et d’autre part, l’appui de l’Etat en matériels aux communes, dont des tricycles
– l’organisation des journées de propreté générale encadrées par les comités de quartier sous la supervision des maires et des autorités administratives.
– Préparation des contrats d’enlèvement en année n-1 et le recours aux Accords plan prévus par l’article 67 du Code des marchés publics.
Source : Cellule de communication ministère de l’Habitat et du développement urbain

Célestine Ketcha Courtes, Minhdu : « Le gouvernement a décidé de changer de paradigme »
Le gouvernement attend des propositions précises pour traiter de manière durable la question des déchets. Il faut traiter en profondeur les contraintes structurelles pour les résorber de manière durable et définitive. Dans les régions, des travaux préparatoires ont été menés. Elles auront permis de recueillir de nombreuses propositions, des bonnes pratiques de la société civile, des acteurs économiques et des populations notamment en matière de pré collecte et de valorisation des déchets ménagers.
Nous attendons non pas des théories et formules, mais des solutions opérationnelles à mettre en œuvre à court, moyen et long terme. Au-delà de ces solutions techniques, nous attendons un nouveau paradigme de gestion des déchets urbains qui verra en ceux-ci non un problème ou une charge mais une ressources, une richesse. Le gouvernement a en effet décidé de changer de paradigme, d’où le thème de ces états généraux. C’est une opportunité de développement économique, d’attractivité des villes et surtout de création d’emplois.

Dieudonné Essomba Atemengue : « Il faut impliquer les chefferies traditionnelles »
Le président général de CADEL UNIS revient sur les propositions faites par son association.
Les travaux de ces états généraux étaient très houleux. Nous avons proposé que la propreté se fasse de manière participative avec une implication forte de la société civile, les mairies et les structures étatiques. Les Collectivités territoriales décentralisées se doivent d’animer les comités de quartiers et de village dans leurs différentes localités et les différents arrondissements et surtout collaborer avec les différentes associations citoyennes installées dans leurs communes.
Toutes ces actions doivent être coordonnées par les maires et supervisées par les sous-préfets. Au niveau des quartiers et les villages, l’association CADEL UNIS a proposé que les maires et sous-préfets impliquent les chefs de blocs, les chefs de 3ème degré, bref les chefs traditionnels, pour qu’ils cordonnent ces activités de recollecte. L’implication des chefs de quartiers et village va beaucoup aider l’administration.

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