Les chiffres ont été publiés hier mercredi 26 février à Yaoundé, au cours de la présentation du plan national de lutte contre cette maladie.

Selon une récente étude menée à travers plusieurs régions du Cameroun, certaines régions du pays semblent plus affectées que d’autres par le syndrome de la drépanocytose. 50 à 90% des personnes atteintes de cette maladie meurent avant l’âge de 5 ans.  En 2022, le nombre d’années perdues due à la drépanocytose était de 308 au Cameron contre 4 années dans les pays développés.

Toutes ces explications ont été données hier mercredi 26 février 2025 à Yaoundé par Dr Zeh Mekanou Florence, représentante du ministre en charge de la Santé publique et conseiller technique numéro 3 au Minsante. C’étai au cours d’une conférence de presse au cours de laquelle, le Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun a présenté les résultats du projet DREP’ACCI 1, financé par la Fondation Pierre Fabre.

Dr Zeh Mekanou Florence a également expliqué que « la gestion de cette pathologie au Cameroun était entravée par l’absence de ce plan stratégique que nous allons ensemble valider. Ce document de référence qui est une boussole pour nous. C’est aussi un cadre de prévention et de coordination des activités de prévention et de prise en charge des cas avec les parties prenantes » a expliqué la représentante du Minsante.

Les patients atteints de cette maladie éprouvent encore beaucoup de difficultés pour l’accès aux soins appropriés du fait des barrières financières. A en croire les chiffres du Minsante, les dépenses liées au traitement de la drépanocytose au sein des ménages au Cameroun sont à plus de 70%. Les résultats d’une enquête réalisée dans six régions du Cameroun en 2023 montent que les familles des patients atteints du syndrome de la drépanocytose majeure (SS) dépensent en moyenne 53 078 FCFA à chaque épisode de crise.

Le plan national de lutte contre la drépanocytose 2025-2030 présenté hier à Yaoundé s’inscrit en droite ligne dans le processus d’atteint des Objectifs de développement durable (ODD) 3 et 4 qui visent à réduire de 30% d’ici 2030, la mortalité due aux maladies non transmissibles. Ledit document servira de cadre de référence en matière de lutte contre la drépanocytose afin d’améliorer le cadre de vie des patients pour les prochaines années.

« Les chiffres qui montrent l’évolution du projet DREP’ACCI 1 indiquent que les dépistages ont évolué de la phase initiale où nous avons pris le projet à la fin aujourd’hui, nous avons réalisé 101% en termes de dépistage. Nous avons dépassé les espérances projetées au début du projet, ça veut dire que quelque part, les populations ont adhéré malgré un taux de couverture de naissances en matière de dépistage qui tournait autour de 73%. Cependant nous avons eu beaucoup de perdus de vue au niveau des confirmations des cas que nous avons suspectés en première intention et cela a fait l’objet du recours aux relais communautaires des formations sanitaires qui ont été sollicités afin de pénétrer les communautés et retrouver des enfants qui ne venaient plus pour faire des confirmations afin d’être pris en charge » a expliqué Fredy Ngueto, coordonnateur du projet.

La mise en œuvre du nouveau plan de lutte contre la drépanocytose permettra de réduire significativement les gap observés dans la prise en charge des patients. A cet effet, Dr Zeh Mekanou Florence a expliqué que les efforts de lutte doivent s’articuler autour d’une approche holistique et multisectorielle qui intègre des campagnes de sensibilisation, des programmes de dépistage néonatal et l’amélioration de l’accès au traitement et au soin de support.

« Durant ces 10 dernières années, le ministère de la Santé publique en lien avec GEDREPACAM (Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun Ndlr) a mis en œuvre dans les villes de Douala et Yaoundé, la phase 1 du projet DREP’ACCI qui veut dire drépanocytose en Afrique Centrale et en Côte d’Ivoire et plusieurs pays sont dans ce projet. Ce projet nous a permis de dépister 2 630 nouveau-nés, dont 200 suspects syndrome drépanocytaire majeur. Nous avons pris en charge 364 patients drépanocytaires, de former 1341 personnels sur la santé des patients atteints de drépanocytose, de sensibiliser 34 738 personnes en faveur de la lutte contre la drépanocytose et d’assurer aussi un accompagnement psychosocial pour toutes les personnes dépistées positives » s’est targuée Dr Zeh Mekanou Florence.

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