Le journaliste camerounais a récemment été nommé coordonnateur régional du Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN). Voici sa feuille de route.
Vous avez récemment été nommé coordonnateur régional du Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) en charge de la mobilisation des radios. Comment avez-vous apprécié cette nomination ?
Merci de me donner l’occasion de parler cette nomination et de ces responsabilités qui sont désormais les miennes. Le président du Conseil d’administration du REMAPSEN, monsieur Bamba Youssouf a pensé qu’il fallait redynamiser le Réseau et il a donc pensé qu’il fallait responsabiliser un certain nombre d’acteurs et de membres du REMAPSEN. C’est dans ce cadre que j’ai été nommé comme coordonnateur régional des radios au sein du REMAPSEN.
C’est une nomination qui arrive dans le cadre de la mobilisation des radios comme son nom l’indique. Vous êtes sans ignorer que le Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement met un accent sur les médias et non sur les journalistes. On s’est rendu compte que, depuis que ce Réseau existe, c’est beaucoup plus les journalistes qui sont au-devant de la scène, en lieu et place des médias. Il faut désormais impliquer davantage les médias en tant que structures dans le combat que nous menons dans le cadre de la Santé et de l’Environnement.
En quoi consiste exactement votre feuille de route dans cette mobilisation des radios ?
D’abord, il est question de recenser les radios qui émettent dans les principales villes des pays membres du REMAPSEN. Je prends le cas de Yaoundé, il est question d’avoir déjà une idée des radios qui émettent dans la ville et avec lesquelles nous pouvons travailler. Ce sont les radios que nous devons impliquer dans les activités du REMAPSEN. Comme vous le savez, la radio est un média de proximité.
Il est question à travers nos productions médiatiques, nos productions journalistiques d’être plus proches de ces populations que nous devons éduquer et sensibiliser sur les questions de Santé et Environnement. Nous comptons également mettre en place, une synergie d’actions pour travailler et produire des émissions en Santé et Environnement.
Il est également question pour nous les journalistes qui travaillons beaucoup plus en radio d’amener tous nos confrères qui travaillent dans les radios de partager nos expériences et nos connaissances, pour que nous puissions tous regarder dans la même direction.
Quelle différence le REMAPSEN fait entre mettre l’accent sur les médias et mettre l’accent sur les journalistes ?
Le fait que les journalistes se soient retrouvés au premier plan en lieu et place des médias, n’a pas beaucoup aidé l’implication des médias. Je m’explique. Un journaliste membre du REMAPSEN qui à un moment donné devient par exemple responsable de la communication dans une structure étatique, n’est plus véritablement journaliste, donc on ne peut plus efficacement travailler avec lui comme journaliste membre du REMAPSEN.
Donc nous perdons en même temps le journaliste et le média dans lequel il travaillait. C’est pour cette raison que nous avons pensé qu’il faut davantage impliquer des médias, qu’ils se sentent véritablement impliqués et concernés par le travail que nous faisons.
En dehors de Yaoundé, comment le REMAPSEN compte se déployer à travers les 10 régions du Cameroun ?
Je suis coordonnateur régional, donc mes compétences vont au-delà du Cameroun. Mon rôle est de travailler avec les coordonnateurs des pays membres du REMAPSEN. Dans chaque coordination nationale, il y a un point focal radio. Donc je dois être en contact permanant avec ce point focal pour travailler. Le rôle du point focal est de nous mettre en contact avec les radios qui émettent dans son pays et va également suivre les activités du REMAPSEN au sein de ces radios.
Nous allons mettre sur pied une sorte de comité des points focaux radios des différents pays membres du REMAPSEN dont je vais me charger de coordonner. Nous pourrons suivre au quotidien le travail et les productions de ces radions et voir dans quelle mesure améliorer ensemble les contenus qui seront proposés.
L’objectif ici c’est de mettre un accent sur les productions de Santé et Environnement parce qu’on s’est rendu compte qu’il n’y a pas assez de productions dans ce sens au sein des médias et lorsqu’il en existe, ça concerne une seule personne qui est membre du REMAPSEN. Pourtant, l’implication du média va davantage ouvrir les portes et permettre à d’autres journalistes du média d’être concernés par les activités du REMAPSEN.
Sur quoi s’est appuyé le Président du Conseil d’administration du REMAPSEN, Monsieur Bamba Youssouf pour vous nommer ?
Pour comprendre ma nomination aujourd’hui il faut dire qu’au départ, ce n’était pas le REMAPSEN, c’était plutôt le REMASTP (Réseau des médias contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme) mis sur pied en 2006 à Abidjan en Côte d’Ivoire je crois. Une initiative du président Bamba Youssouf et d’autres confrères, au terme d’un forum tenu de ce côté-là. Je n’étais pas encore membre mais plutôt une Camerounaise, du nom de Flore Behalal.
Après cette rencontre, la ville de Yaoundé a accueilli en 2008, un forum des médias sur les droits humains organisé par le REMASTP. C’est dans le cadre des préparatifs de ce forum là que j’ai été contacté par le président Bamba Youssouf. J’avais donc été sollicité par Flore Behalal pour faire partie de cette aventure, j’ai accepté.
En 2008, le président Bamba Youssouf se retrouve au Cameroun et nous implique dans l’organisation de cet événement. Nous avons réussi l’exploit on va dire ça comme ça, d’amener le ministre de la Communication de l’époque Issa Tchiroma Bakary à présider ladite cérémonie. C’est au terme de ce forum que le président Bamba Youssouf a estimé que j’étais celui-là qui devait porter le Réseau.
C’est à partir de ce moment qu’il va me responsabilise et Flore Behalal va être nommée comme secrétaire général au niveau régional je crois. C’est vrai qu’il y a eu quelques flottements au sein du Réseau qui n’a pas beaucoup fonctionné pas simplement au niveau du Cameroun mais aussi au niveau régional.
En 2020, le président Bamba Youssouf est revenu à la charge en proposant la transformation REMASTP en REMAPSEN. Parce qu’il a estimé que rester sur le Sida, la tuberculose et le paludisme ça limitait le déploiement du Réseau. Cela a été validé au cours d’une assemblée générale par visioconférence et le REMAPSEN est né. Moi j’étais déjà le coordonnateur du REMASTP, raison pour laquelle j’ai été reconduit au même poste dans le cadre du REMAPSEN.
Entretemps, nous avons mené un certain nombre d’activités qui ont permis que nous soyons davantage responsabilisés. Nous avons pris part à un certain nombre de conférences organisées par le REMAPSEN dans plusieurs pays, à l’instar du Togo, Sénégal et autres. C’est un peu tout cela qui a joué en notre faveur pour être responsabilisés aujourd’hui.
Vous avez récemment été primé pour votre travail dans le cadre de vos activités au sein du REMAPSEN.
Oui. Il faut dire que dans le cadre du REMAPSEN, le conseil d’administration que dirige Bamba Youssouf a estimé que, chaque fois que nous avons l’occasion d’organiser un forum, une rencontre, il faut encourager les journalistes qui se distinguent par leur production, raison pour laquelle il a initié les Awards du REMAPSEN. Cette année 2024 nous étions à la 3ème édition et j’ai eu la chance et l’honneur d’être parmi les lauréats du premier prix radio, beaucoup plus en Santé.
Pour moi c’était une surprise, je pensais plutôt à une autre consœur camerounaise qui a beaucoup travaillé sur les questions d’Environnement, mais elle a aussi gagné un prix, il s’agit de Mireille Judicaël Siapje. Cela nous encourage beaucoup, surtout que ces prix là sont soutenus par monsieur Sidibe qui a été ancien secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations-Unies et ancien directeur exécutif de l’ONU-SIDA.

Je suis Jean Daniel Obama, journaliste issu de la 16ème promotion de l’Institut Siantou Supérieur à Yaoundé. Passionné des questions agropastorales, j’ai décidé de me lancer et me spécialiser dans ce domaine où j’espère apporter l’information utile non seulement aux décideurs mais également aux entrepreneurs.
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