La préoccupation a fait l’objet d’une table ronde tenue à Yaoundé, lundi 07 octobre 2024, à l’occasion de la Journée mondiale dédiée au travail décent.

Le 07 octobre 2024, à l’occasion de la Journée mondiale dédiée au travail décent, la ville de Yaoundé a abrité une table ronde qui a réuni les partenaires sociaux, les représentants des organisations professionnelles d’employeurs et travailleurs, outre les chefs de départements ministériels et responsables du Bureau international du Travail.

Grégoire Owona, ministre du Travail et de la sécurité sociale (Mintss) a indiqué que le Cameroun poursuit son programme en faveur du travail décent dont l’une des valeurs est le dialogue.

Entre autres éléments déterminants de la productivité et de la compétitive des entreprises, les travailleurs ont plaidé pour le renforcement des inspections du travail au sein des entreprises, la formation professionnelle et la mise en place des mesures de protection sociale pour les travailleurs tant du secteur formel qu’informel.

Benoît ESSIGA : « Il faut des sanctions pécuniaires lourdes et pénales contre les contrevenants »

Le président de la Confédéral ENTENTE revient sur la difficile application du SMIG par certains chefs d’entreprises au Cameroun.

Le Premier ministre chef du gouvernement a signé le 21 mars 2021, le décret fixant le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Cameroun à 41 875 FCFA pour les agents de l’Etat relevant du Code du Travail, 45.000 FCFA pour le secteur agricole et assimilé et 60 000 FCFA pour les autres secteurs d’activités par mois, sur toute l’étendue du territoire national. A date, quelle appréhension avez-vous de l’application de ce décret, au sein de la confédération syndicale de travailleurs Entente ?

En fait le décret dont vous parlez a été signé en 2023. C’est un euphémisme de dire qu’il subit le même sort que ses devanciers. En 2024, le gouvernement a unilatéralement signé un nouveau SMIG de 43850F/mois. En violation de la loi. Il faut dire que les pouvoirs publics sont les premiers employeurs à refuser d’appliquer le SMIG depuis toujours.  Dès lors, ils seraient illégitimes d’obliger les employeurs privés de l’appliquer.

Ce qui se passe, c’est qu’au lendemain de la sortie du décret de 2023, le MINTSS (ministère du Travail et de la sécurité sociale Ndlr) a adressé une circulaire à tous ses collaborateurs pour contrôler l’application du SMIG au sein des entreprises et sociétés de leurs circonscriptions territoriales de compétences et appliquer les sanctions, y compris pénales, qui conviennent. Malheureusement, malgré que la quasi-totalité des employeurs soumis au SMIG ne l’appliquent pas, nous n’avons enregistré à ce jour, qu’un seul PV d’infraction. C’est dire…

De plus en plus au sein de certaines entreprises, l’on évoque le non-respect par les patrons de ce décret. Qu’est-ce qui peut constituer l’élément contraignant pour ces chefs d’entreprises ?

La première contrainte, c’est le caractère non négociable du SMIG ensuite, l’immédiateté obligatoire de son application. Enfin, les sanctions pécuniaires lourdes et pénales contre les contrevenants. Mais comme je vous l’ai dit plus, si l’état Employeur ne respecte pas cette réglementation, comment voulez-vous qu’il l’impose aux autres employeurs ?

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