Les révélations sont faites par le président de l’Association des journalistes camerounais pour l’agriculture et le développement (AJAD).

Monsieur le président, qu’est-ce qui peut expliquer la situation des prix de poulets et des œufs de tables qui ne cesse de grimper depuis plusieurs mois ?

Plusieurs facteurs influencent le prix du poulet de chair et des œufs sur le marché.  Pour le cas actuel, c’est la flambée des cours des intrants, notamment le maïs. Le maïs compose à 70% l’aliment du poulet de chair. C’est un important poste de dépense pour les éleveurs. Or, le prix du maïs a grimpé. Pire, le Cameroun, à cause d’une production nationale déficitaire, importe cet aliment, essentiel à la croissance des poussins. Voilà une première cause de la hausse du prix de la volaille sur le marché.

D’après les enquêtes de l’AJAD, plusieurs éleveurs ont étouffé (tué) les poussins parce qu’ils ne pouvaient pas les nourrir. Faute de commande, les accouveurs (c’est à dire ceux qui produisent les poussins d’un jour à partir des parentaux) ont ralenti la production. La pénurie, qui s’ensuit, a renchéri le prix des poulets sur le marché. Voilà une seconde cause.

Quid du prix des œufs ?

Concernant les œufs, la même cause a produit le même effet. Nourrir les pondeuses se révèle de plus en plus chère. Entre abandon et hausse vertigineuse des coûts de production, le consommateur paie la note qui est salée. 2800 FCFA l’alvéole de 30 œufs dans certains marchés de Yaoundé. Dans les quartiers, l’unité se vend à 125 FCFA, voire 150 FCFA. Les clients de cafétéria ont dû se rendre compte de l’inflation.

Un œuf + spaghetti (omelette) c’est 250 FCFA contre 200 FCFA auparavant. Pourtant, les oeufs de table et le poulet sont parmi les denrées les plus consommées au quotidien. L’inflation actuelle accentue la vie chère. Les éleveurs, qui n’ont pas pu suivre le rythme de l’évolution du prix du maïs, ont renoncé.

Or, l’aviculture est, pour beaucoup d’entre eux, la principale source de revenus. Les voilà désormais sans revenus, donc endetté et appauvris. A cela s’ajoutent, ceux des employés des fermes qui perdent leur emploi ou sont mis en congé technique.

Nous sommes en face d’un problème économique et social. Auquel, s’ajoute si rien n’est fait, un désagrément culturel. Le poulet est l’aliment phare des ménages pendant les fêtes. Pas de fêtes ou réjouissances au Cameroun sans poulet. Imaginez l’ambiance des fêtes de fin d’année, qui pointent à l’horizon, sans poulet à table.

La Rédaction

Afrik-Green-Eco est une plateforme d’informations agropastorales avec pour objectif d’informer et d’orienter efficacement des acteurs des filières agricoles et élevages dans leurs choix d’investissements.

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