Le chef supérieur des Bayangam dans la région de l’Ouest l’a fait savoir aux journalistes, hier 1er juillet 2024, au cours d’un voyage de presse organisé par la coopération allemande.
Dans le cadre du voyage de presse avec la coopération allemande, les journalistes ont voulu en savoir un peu plus sur l’histoire commune entre le peuple Bayangam et les Allemands. Est-ce qu’il existe encore des vestiges de cette relation et pouvez-vous nous en dire davantage ?
Actuelle comme vestige du passage des Allemands ici à Bayangam, nous n’avons que le vieux palais construit par les Allemands entre 1908 et 1932 et actuellement en réfection, comme il a été mentionné. Il faut retenir que, lorsque vous parlez de « l’homme Blanc » aux populations de Bayangam, c’est l’Allemand qu’ils voient, parce que le Français pour nous n’a été qu’une terreur, contrairement à l’Allemand.
Lorsque les Français arrivent au Cameroun après les Allemands, le peuple Bayangam se trouve très embarrassé. Si vous étiez proches des Allemands, cela était très mal vu par les Français et pouvait vous mettre en difficulté. Chez nous on dit souvent qu’on ne fait pas l’histoire lorsque les responsables de l’histoire sont encore vivants. Qu’on l’accepte ou non, il existe un côté de l’histoire qui se dit et dont on ne trouve de traces nulle part et parfois on demande de ne même pas en parler.
Lorsque vous êtes dans le pays Bamiléké aujourd’hui et que vous prononcez le mot « révolte » ceux qui ont vécu la période du maquis te diront mon fils il faut laisser, parce qu’ils ont vécu une certaine terreur même lorsque vous évoquez la question de la colonisation c’est la même chose. Il faudra vous poser la question, pourquoi l’UNESCO a restauré le sultanat des Bamoun et non celui de Bayangam. Pourquoi l’UNESCO n’a jamais eu le budget pour cela ? Ce sont des questions qu’il faut se poser. Après plusieurs incendies, nous avons encore de la chance que ce vestige puisse même encore exister. C’est pour vous dire qu’il y a des côtés de l’histoire qui ne sont pas révélés.
Est-ce que ce bâtiment est juste un souvenir de l’époque coloniale ou alors il représente quelque chose de particulier et de plus grand pour la culture Bayangam ?
C’est un bâtiment particulier pace que c’est le palais qui a tenu. Généralement chez nous, les bâtis étaient faits de façon provisoire, mais pour une fois, on nous a amené à réaliser quelque chose de durable. Pour preuve, ce bâtiment est toujours là pourtant tous les autres bâtis qui étaient tout autour n’existent plus. Vous comprenez que ça occupe une place spécifique dans notre histoire. Nous sommes convaincus que pierre après pierre, ce palais va revivre.
Qu’est ce qu’il faudrait pour la restauration de ce palais ?
Dans tous les cas ce palais finira par fonctionner parce que l’essentiel des travaux est fait, la viabilité du palais est déjà sauvée, on sait que ça ne peut plus tomber donc la seule chose à faire maintenant c’est de rendre l’infrastructure fonctionnelle. Pour ce qui est de l’accompagnement de la coopération allemande, nous avons récemment travaillé avec plusieurs enfants ici dans le cadre de plusieurs activités culturelles pour leur expliquer quelle est l’histoire commune avec les Allemands. Les enfants ont bien apprécié et intégré l’initiative, ce qui est une bonne chose, puisqu’il faut intéresser la jeunesse.
Je suis Jean Daniel Obama, journaliste issu de la 16ème promotion de l’Institut Siantou Supérieur à Yaoundé. Passionné des questions agropastorales, j’ai décidé de me lancer et me spécialiser dans ce domaine où j’espère apporter l’information utile non seulement aux décideurs mais également aux entrepreneurs.
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