Pâtissier de formation, l’entrepreneur s’est lancé dans la transformation d’épluchures de manioc en farine depuis 2015. Grâce à son invention, il entend développer son activité au-delà des frontières camerounaises.

Qui est Ernest Claude Ewoty Ndjié ?

Je suis Ernest Claude Ewoty Ndjié, chercheur indépendant, inventeur et promoteur d’une farine faite à base des épluchures de manioc, depuis mai 2015.  Je suis basé à Ebolowa, dans le Sud du Cameroun. J’ai un niveau de Brevet d’étude de premier cycle (BEPC), pâtissier de formation depuis 1999.

D’où vous vient l’idée du projet ?

Cette idée me vient sous une simple question, à savoir, à quoi peuvent servir les épluchures de manioc, puisque le manioc en lui-même permet déjà d’obtenir plusieurs dérivés. Je me suis donc mis à chercher des solutions et j’en suis arrivé au résultat que vous connaissez, une farine locale faite à base d’épluchures de manioc.

C’est grâce à un procès qui me permet aujourd’hui d’obtenir une farine pâtissière qui me permet aujourd’hui  de fabriquer des beignets,  des gâteaux, de la bouillie, des galettes, des biscuits et e pense qu’on fera du pain très bientôt.

Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

Le projet est né en 2015 et depuis, nous l’avons présenté dans des foires départementales, régionales, nationales et internationales. Nous avons engrangé plusieurs prix (diplôme d’honneur, diplôme d’excellence…). Nous avons participé à plusieurs à l’instar du Jersic national (02 fois) ; le Salon international de l’artisanat (02 fois) ; le Festival des arts et de la culture (02 fois) entre autres, afin de présenter notre projet.

Actuellement, nous avons acquis un terrain de 1 000m2 sur lequel nous ambitionnons d’implanter une unité industrielle de production et de transformation industrielle d’épluchures de manioc.

Quelles sont les difficultés que rencontre votre projet et quelles sont vos ambitions ?

Les difficultés sont nombreuses, elles sont d’abord financières. Lorsqu’on n’a pas de financements, le projet ne peut pas avancer. Le fait que le projet soit nouveau, fait qu’il y a encore beaucoup de résistances de la part de potentiels investisseurs. Après l’installation de notre unité de production dans la ville d’Ebolowa, nous comptons installer une autre dans les régions de l’Est, du Centre, de l’Ouest, du Littoral. Nous avons choisi ces zones parce qu’on y produit beaucoup de manioc.

En dehors des régions du Cameroun ciblées, nous ambitionnons aussi impacter la sous-région en installant des usines en Guinée équatoriale, au Gabon par exemple. Nous allons aussi nous intéresser au domaine de l’environnement pour créer plusieurs projets qui pourront aider les jeunes à sortir du chômage.

Votre farine est-elle conforme aux normes ?

La farine d’épluchures de manioc est une farine qui regorge de plusieurs éléments nutritifs. Nous avons déjà analysé cette farine au laboratoire et nous reçu des analyses qui disent que notre farine est conforme. Nous avons effectué d’autres analyses dans un autre laboratoire et la conformité de notre produit a été confirmée.

Cette farine permet de réduire les importations et c’est une opportunité pour le Cameroun dans le cadre de l’import substitution. Notre farine est consommée par tout le monde quel que soit son âge ou son état de santé. Cette farine m’a permis de gagner un prix d’une valeur de 5 millions FCFA auprès d’une multinationale dont je préfère taire le nom.

J’ai également bénéficié d’un financement de 6 millions FCFA du gouvernement camerounais, ce qui m’a permis d’obtenir un espace de 1 000m2.

Comment ça se passe ?

Le système de travail est assez simple. Nous recyclons les épluchures de manioc, nous lavons soigneusement, nous leur donnons un temps de repos d’un mois qui permet de traiter la peau de manioc qui, il faut le dire est toxique. Après ce travail, nous les faisons sécher au soleil et ensuite ces épluchures sont broyées. Pour broyer nos épluchures, nous sommes obligés d’aller voir d’autres meuniers puisque nous ne disposons pas encore de moyens pouvant nous permettre d’avoir des machines.

Jean Daniel Obama https://afrik-green-eco.com

Je suis Jean Daniel Obama, journaliste issu de la 16ème promotion de l’Institut Siantou Supérieur à Yaoundé. Passionné des questions agropastorales, j’ai décidé de me lancer et me spécialiser dans ce domaine où j’espère apporter l’information utile non seulement aux décideurs mais également aux entrepreneurs.

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