Avec une enveloppe de plus de 1 200 milliards FCFA, c’est le secteur de l’agro-industrie qui a été choisi comme moteur de développement dans les nouvelles orientations de la Banque africaine de développement.
Serge Marie Nguessan, directeur général de la Banque africaine de développement (BAD) a présenté lundi 19 juin 2023 à Yaoundé, les nouvelles orientations du Document stratégie au Cameroun, pour la période 2023-2028.
Depuis la première phase du projet 2015-2022, plus de 23 projets ont déjà bénéficié pour plus de 2 milliards de Dollars (plus de 1 200 milliards FCFA), avec une forte concentration dans le secteur des infrastructures, l’énergie et le développement agricole.
« L’analyse qui a été faite après le diagnostic de cette performance nous nonne à tirer des leçons, pour une meilleure orientation stratégique et pour une approche différente avec beaucoup plus d’intégration et enfin, la prise en compte du capital humain au moment où nous embarquons vers une plus grande industrialisation » a indiqué Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), qui a présidé les travaux.
Le Document de stratégie pour la période 2023-2028 vise en premier, le renforcement de l’industrialisation, dans le secteur agro-industriel en développement et le capital humain national. Le Minepat a expliqué que c’est une réponse forte aux conjonctures actuelles en matière de souveraineté économique, sécurité alimentaire et aux orientations de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SDN30).
D’autres secteurs vont aider à améliorer le cadre de réalisation dudit projet, à l’instar du projet d’industrialisation porté par le secteur privé dans le domaine du transport, l’énergie, la formation, le capital humain, la gouvernance économique, le renforcement des institutions et l’amélioration du climat des affaires.
L’objectif de la BAD est de mettre désormais en avant les projets de manière intégrée pour que les populations puissent bénéficier de ces infrastructures à la base de manière inclusive. « Cette nouvelle stratégie va connaitre une nouvelle approche. Sur le plan stratégique, nous nous sommes greffés sur la SND30 du Cameroun. La stratégie de la Banque va donc utiliser les grands domaines de concentration de cette stratégie pour pouvoir amplifier les actions du gouvernement » a expliqué Serge Marie Nguessan.
Ce dernier a expliqué que la BAD sera désormais beaucoup plus pragmatique en restant beaucoup plus aux côtés des populations. « Dans les stratégies passées, nous étions beaucoup plus dans l’espace nationale, maintenant nous voulons avoir des données probants. Nous avons décidé avec le gouvernement camerounais de nous focaliser sur les régions qui ont besoin de rehausser leur niveau de production économique » a ajouté le directeur général de la BAD.
Pour y parvenir, l’institution africaine va concentrer ses activités dans les régions de : l’Extrême-Nord, le Nord, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Est. Ces régions en crise, vont bénéficier des projets grands projets transformateurs et intégrateurs, dans l’aménagement du territoire.
Apport du secteur privé
Serge Marie Nguessan a indiqué que l’apport du secteur privé sera sollicité par le gouvernement. « Nous voulons valoriser les compétences du secteur privé national dans les régions concernées. La stratégie de la BAD sera basée sur l’apport des Petites et moyennes entreprises locales dans ces régions » a réitéré le directeur général de la Banque africaine de développement.
Le directeur général de la BAD a indiqué que cette nouvelle stratégie va s’appuyer sur la recherche, le développement, les statistiques, l’évaluation et le suivi-évaluation. « En 05 ans, nous devons être capables de transformer la vie des populations dans ces régions. Nous ne pouvons plus accepter que les projets prennent deux ou trois ans pour démarrer. Nous allons donc avec tous nos partenaires, faire en sorte que les résultats soient palpables » a expliqué le directeur général de la BAD.
Selon les experts, le Cameroun pourrait créer de nouvelles sources de croissance économique et stimuler son développement en renforçant la participation du secteur privé dans son économie, notamment dans les secteurs du transport et des banques, en diversifiant son secteur agro-industriel et en saisissant les opportunités offertes par l’urbanisation.
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