Louis Banga Ntolo : « Il n’y a pas de crise de financement à l’horizon »

Sur les antennes de la télévision nationale CRTV, le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) a également parlé des perspectives de l’année 2024.

Sur la gouvernance sociale

Les actionnaires ont massivement souscrit à une augmentation de capital. Nous sommes passés de 7 milliards FCFA à 9 milliards FCFA au courant de l’année 2023 et cela témoigne d’une confiance renouvelée au management et aux perspectives. Les financiers ne mettent pas les fonds dans une structure qui est vouée à l’échec. Mobiliser autant de ressources veut dire que les perspectives que nous avons présentées ont été bonnes.

La Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale Ndlr) a proposé une cerise sur le gâteau aux actionnaires pour dire que, puisque vous l’avez fait et vous l’avez si bien fait, la communauté va vous soutenir à hauteur de 1 milliard de FCFA dans le cadre ce qu’ils appellent une subvention d’équilibre parce que les comptes anciens de la BVMAC avaient enregistré beaucoup de pertes.

Le conseil d’administration nous a donné la possibilité de recruter des directeurs à très forte expérience, parce que s’il n’y a pas des hommes pour mener un certain nombre d’activités, rien ne se voit à l’extérieur.

Sur le plan de l’activité

Premièrement, le régulateur de la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique Centrale Ndlr) sur lequel nous étions depuis 2022 lorsque nous avons pris le poste, a approuvé une série de réformes qui nous ont amené à créer un indice boursier qui tourne depuis le 11 décembre. Un certain nombre de magazines qui ne s’intéressaient pas à notre marché s’y intéressent déjà et nous avons élargi la fréquence des cotations.

Avant, les cotations se faisaient lundi, mercredi et vendredi et actuellement nous cotons tous les jours. Les investisseurs les plus fins doivent se rendre compte aujourd’hui que notre réforme c’était d’activer les ordres au mieux. Avant le 1er décembre dans notre marché, si vous n’écrivez pas le montant exact de l’actif financier que vous voulez acheter, votre ordre n’est pas valide. Pourtant sous d’autres cieux, on dit « un ordre au marché, je vais prendre au meilleur prix ».

Nous avons une croissance majeure des titres cotés, nous avons clôturé l’année 2022 avec 872 milliards FCFA, nous sommes aujourd’hui à 1 300 milliards FCFA uniquement sur le compartiment obligataire. Le compartiment actions aussi a grimpé et en novembre nous avions déjà battu un record du nombre d’admissions à la cote en une seule année, nous en sommes à 5. A l’heure où je vous parle, il y a déjà deux dossiers approuvés par le conseil de la BVMAC, notamment avec l’Etat du Gabon pour l’opération clôturée en pleine transition il y a également Alios Finance Cameroun qui sera déjà là au mois de janvier.  

Sur la dernière opération l’emprunt obligataire

Les conditions de marché sont difficiles pour plusieurs raisons, d’abord la conjoncture internationale. Les quatre tranches multiples de l’Etat du Cameroun qui sont arrivées à la bourse au mois de septembre et avaient permis de mobiliser environ 175 milliards de FCFA avec des maturités différentes. Cela a permis de constater une chose, premièrement que les investisseurs sont inquiets par rapport au long terme, ce qui fait que les investisseurs se sont plus portés vers la maturité à trois ans qui est beaucoup plus courte et très fiable, contrairement à la maturité à 8 ans.

Sur la profondeur et la pérennité, je ne pense pas qu’il y a un risque de crise généralisée parce qu’il y a l’épargne sur le plan domestique et sur le plan international. Il n’y a pas de crise de financement à l’horizon parce que l’argent ne va nulle part. Il se localise à certains endroits et nous sommes dans un jeu de vases communicants donc il faut juste à un moment donné savoir mobiliser ces financements pour les orienter vers d’autres marchés.

Sur les perspectives

Nous avons effectivement commencé à nous projeter sur la profondeur de nos compartiments et nous pensons qu’il y a du potentiel sur le compartiment « actions ». Dès lors que 5 pays de la Cemac ont donné des listes qui renfermaient 17 entreprises et à date il y a deux qui sont déjà cotées. Sur les 15 entreprises qui restent, et sur les quatre qui sont au niveau du Cameroun, nous les avons réunies dans cette salle le 02 novembre et nous avons discuté et avons fait un relevé de tout ce que l’Etat et les entreprises doivent encore faire afin d’être prêts en 2024.

Synthèse de la rédaction.

Source : Emission Par ici l’économie, diffusée sur la CRTV le 26 décembre 2023.

Loading

La Rédaction

Afrik-Green-Eco est une plateforme d’informations agropastorales avec pour objectif d’informer et d’orienter efficacement des acteurs des filières agricoles et élevages dans leurs choix d’investissements.

+ There are no comments

Add yours

Laisser un commentaire